Le wax, une histoire africaine ?

Le tissu africain ? 

          Depuis toujours, j'ai pensé que le wax est africain car souvent qualifié de "tissu africain". Quand même, je tape sur Google "tissu africain", ce sont les premières propositions que j'ai. Hors l'histoire du wax est en réalité une narration complexe qui traverse les continents et les époques. Ces débuts remontent à l'époque coloniale, où les Européens ont introduit en Afrique des textiles imprimés, principalement d'origine batave (néerlandaise). Des tissus imprimés, initialement destinés à l'Indonésie, trouvent un marché florissant en Afrique de l'Ouest. Des motifs floraux, les dessins abstraits et les couleurs vives ont immédiatement séduit les populations locales.


Alors sache que le terme "wax" lui-même est une déformation du mot "batik". Cekui-ci fait référence à la technique de teinture et de résistance utilisée pour créer ces tissus. Les Hollandais, qui ont tenté d'établir un monopole sur le commerce des textiles imprimés, ont d'abord introduit ces tissus en Indonésie avant de les exporter massivement vers l'Afrique de l'Ouest.

Et en Afrique, le wax a été rapidement adopté et adapté aux goûts locaux. Les motifs ont évolué pour incorporer des symboles culturels, des proverbes, et des références à l'histoire africaine. Les femmes, en particulier, ont joué un rôle crucial dans cette appropriation culturelle, transformant le wax en un moyen d'expression identitaire tant dans leur vie sociale que professionnelle. Au Togo, les Nana Benz célébrement connues pour leur commercialisation de ce tissus, leur permet une émancipation financière.

 Photo : article les nanas Benz

Chaque motif du wax porte une signification particulière aujourd'hui, créant ainsi un langage visuel riche. Certains motifs sont associés à des événements historiques, tandis que d'autres représentent des symboles de statut, de spiritualité, ou de valeurs culturelles. Le wax est devenu une toile où l'histoire et la culture sont liés ensemble. 

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Aujourd'hui, le wax demeure un élément essentiel de la mode africaine. Des créateurs de renom aux artisans locaux, celui-ci est utilisé pour créer des vêtements, des accessoires, et même des œuvres d'art. Cependant, l'invisibilisation du pagne tissé par le tissu wax en Afrique reflète un phénomène complexe où les évolutions de la mode et les changements sociaux ont parfois relégué ce tissu dans l'ombre du tissu wax. Sa popularité a souvent relégué ainsi le pagne tissé au second plan, qualifié comme étant complexe et cher. 

Au-delà du fait que l'on peut retrouvé un minime pourcentage de production de wax africain, est-il pour autant africain? car les influences de la culture populaire, la mondialisation de la mode, et les préférences changeantes ont contribué à une sorte de "triomphe" du wax. 

De plus, si l'on se base sur l'aspect économique, le marché du wax, bien qu'il soit principalement consommé en Afrique par des africains et sa diaspora, est largement dominé par des entreprises étrangères. En soit, un gros manque à gagner pour les textiles africains. 

Pour conclure, chez Assimbag, notre mission est de valoriser et rendre visible les tissus fait main en Afrique. Ceux-ci ont une éthique qui est traçé de la culture du coton à la teinture des tissus. 

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